Le vagin de Satan

Le vagin de Satan

Avorté des limbes
Damné, proscrit de la vie
Meurtri, déchu, dans la détresse errant
Sans maison et sans famille,
Telle une ombre cent fois rien
Sous la pénombre glacée
Vaille que vaille
A la recherche d’un gîte
Fuyant l’holocauste
Les camps d’extermination
Les crématoires nauséabonds
Du fascisme brutal
Le chant de l’Exodus accablé,
Orchestré made in British
Garant du présent envenimé
Rejeté dans l’océan de l’hostilité
Au large de la géhenne
La vague du malheur
Eclabousse le seuil
Et les flancs de notre maison
Croisière sans retour
Dans le ventre du volcan.

L’Hôte d’Allah à Ramallah
Frappa à notre porte
But, mangea et dormit

Le voilà assouvi et repu
Au commencement :
Il viola ma Mère
Mère-Terre nourricière
Déshonneur à la famille
A la tribu et au pays
S’empara de la demeure
Confisqua toutes les rations
Et le dernier empan
De notre jardin fleuri de mille et un oliviers
L’olivier mutilé au coin ankylosé
Implore El-Qods
Inlassablement persécutée
Ainsi le sioniste poursuit
Ses concerts macabres
Au regard silencieux du monde entier.

Le Sage de la montagne,
Glissa dans l’absurde,
Dans le vagin de Satan
Geste suicidaire, kamikaze,
La colère me déchire les tripes
Mon père ! Ma Mère-Terre nourricière ?!

Sheïtan, vampire gavé de sang
De venin sans rémission
Dévoré par la haine et la violence
Dans le brasier des ténèbres
La colère s’engloutit
Dans l’enfer noir de la folie


Douce Source

Aïn el-Haloué, douce, elle était
Noyée dans les flots contaminés
Gît sur les corps tailladés
Contre l’émoi, l’effroi
Et les tragédies qui déferlent
Elle lutte et enfreint la mort
Refuse de rendre l’ultime sanglot
Le sang mêlé aux flots croupis
Se transforme en miel
Et réanime les corps agonisants
La résistance enracinée dans le sang


Le vagin de Satan

L’Afghanistan n’est plus qu’un vide
D’insécurité, de haine et d’hostilité
Et le fanatisme ignare
Explose la tête des femmes
Déchire ses habits,
Arrache sa mémoire
Sous le zoom insolite
Pour le grand scoop du regard
Sabra et Chatila le ventre de l’enfer
Ramallah provoque la colère d’Allah
Baghdad, un cimetière ambulant
La société fracturée, désarticulée
Les frères se massacrent, se déchirent
Sous les bombes et le sang, quotidien de la vie
Naufrage des civilisations
Noyées dans le vagin de Satan
La dictature toujours en vie
Le Cèdre, cruellement supplicié
L’Olivier piégé dans la panique
Terrible agonie
Au pied du cratère qui dégueule
La haine et la colère

Les monts noirs en Yougoslavie,
Le monstre se réveille aux Balkans
Le Rwanda, la cruauté des khmers
Au centre des purifications ethniques
Les enfants engagés
Esclaves des guerres et du sexe
Victimes de l’horreur aveugle
Qui n’arrête plus ses charniers

Les voleurs de la paix
Creuseurs de tombes
Voleurs de lumière
Cracheurs de feu et de sang

Les nuages noirs cracheurs
De fantômes au crâne d’acier
Ventre poignardé
Et le cœur sanglant
Horreur !
Horreur, ténèbres et mensonges
Encore des mensonges
Une « paix durable » !
Nausées, hégémonies et génocides
Sans restriction
Ordures blindées
Terrées derrière le blason
Le corps rembourré de balles
Se fond dans le désastre,
Cataclysme et vandalisme à la perfection.
Voleur de lumière, suc de l’esprit
Voleurs du bonheur, du soleil
Qui adoucit la froideur des tombes
Souffrance et détresse à perte de vue
Chienlit morbide suspend le temps
Tout est croupi fixant le silence absolu

Mal du silence laid et hostile
Mal d’entendre les guerres pathétiques
Aux allures renversantes et poétiques,
Paraboles, allégories et métaphores
Se succèdent : « Bouclier du désert »
« Tempête du désert », « Pluie d’été »
« Liberté immuable »
Guerre chi-rur-gi-ca-le-ment pro-pre
Préventive et rapide
Armes intelligentes
Résultat ZE.RO mort
Affirme-t-on,
Pour une Paix durable
Menée au canon !!
Saisissant ! Fascinant et magique !
Foutaise ! Mensonges sales et odieux.
Guerre ordure ! Guerre abusive !
Guerre au sang des innocents !
« Boule-éthique » des bouches d’égouts
Le goût de la mondialisation

Les mots ingrats, stériles,
Vides et pervers
Mots-guerre, mots-sang,
Et mot sans espoir surtout
Caquetages malséants et charlatans

Durent ! Durent et endurent les dictatures
Durent la guerre
Le temps d’achever tous les enfants !
Et sans condition !

L’horreur se mêle à l’absurde
L’absurde au désordre et s’engouffrent
Dans la spirale de la géhenne
Comme les rats piégés dans les égouts
Tout est marécage d’encre et de sang
Sombres et assassines.
Dans l’3abysse-illusion »
Maussade et hargneux
L’horreur et l’effroi
Des processus avortés, éclatés
Résultat des états désunis

Belle et fine, artiste et poète
Elle était, Palestine Chérie
Avant de pousser le dernier souffle
Le roseau écrit et évoque
Le sang chaud qui s’évapore
Des territoires occupés et meurtris
Bent Ejbel, Marjayoun, Aïn El-Haloué et Tyr
Ravagées, dévorées par les charognards
Génocides perpétrés
Les innocents noyés, broyés
Dans le vagin de satan
Sous le regard absent
De l’Organisation des Nations Désunies.